Fragment de la vie des Ordays

Jour un :  Je ne sais pas ce que fait Vordlin au juste mais ces blasphèmes doivent cesser. Il a fait de nous des prisonniers dans notre propre demeure. Les crapules qu’il a engagées sillonnent nos terres en permanence afin de nous empêcher de quitter le domaine ou de chercher de l’aide. Je le tuerai de mes propres mains s’il le faut.

Jour deux : J’ai confronté Vordlin au sujet de la disparition de nos parents, et lui ai demandé ce qu’il se passe au juste. Il m’a  adressé une abominable grimace avant de me jeter de la poudre infecte à la figure. Je me suis écroulé, plié en deux  que j’étais par de violents accès de toux. Mes poumons brûlaient terriblement et mes yeux me donnaient l’impression d’être sur le point d’exploser dans leurs orbites. Je crois que c’est Camille qui m’a ramené dans ma chambre, mais je me souviens de rien.

Jour trois : Je sais à présent que la poudre que Vordlin m’a balancée à la figure contenait une sorte d’agent infectieux. Je suis couvert  de sueur et je tremble comme si j’avais froid. Ma peau s’est recouverte de pustule et de lésion… et les vomissements ! Oh par les dieux les vomissements… je n’imagine pas qu’il reste quoi que ce soit dans mon corps à expulser et pourtant une substance ne cesse de se déverser par ma bouche lorsque mon estomac est pris de convulsion. Comme je souhaiterai qu’un chirurgien soit là pour m’aider.

Jour quatre : Ma douce Camille est à présent infectée elle aussi. Je ne peux même pas m’approcher de Vordlin, à  cause des voyous qui l’entourent et nous tiennent prisonniers dans la maison pendant qu’ils s’affairent à quelques tâches infâmes. J’ai entendu des bruits en provenance du labyrinthe. A n’en pas douter, certains ne venaient pas de ce monde.

Jour cinq : L’horrible maladie, dont j’ignore le nom est en train de faire des ravages chez Camille bien plus vite que chez moi. Elle est clouée au lit couverte de lésion qui suintent à longueur de journée et ces bâtards refusent de me laisser lui chercher de l’aide. Ils le paieront cher.

Jour Six : Qu’Ilmater ait pitié de moi, j’ai infecté ma fille. Au nom de tout ce qu’il y a de saint, je jure que c’était un accident. J’ai fait de mon mieux pour la tenir à distance de nous, sachant  la maladie contagieuse, mais c’est une petite fille dans une maison remplie de monstres. Elle cherchait un peu de réconfort, mais j’ai plutôt signé son arrêt de mort.

Jour sept : Il m’est de plus en plus difficile d’écrire ce journal. Ma peau devient progressivement dure comme du chêne et mes articulations ont perdu en souplesse. Je crois que Camille est à présent plongée dans le coma. Je vais m’allonger à ses côtés une dernière fois, car je doute que nous vivrons assez longtemps pour voir le soleil se lever. Je prie pour notre fille Genevièvre.

Les Dieux eux même m’ont choisi pour accomplir leur volonté ! On a remarqué mon talent et on me promet a présent des pouvoirs plus grands que je n’en ai jamais eu. Ce journal tiendra donc de chronique de ma réussite. Je dois préparer les lieux, mes invités sont en route.

J’ai du empêcher ma famille de quitter nos terres. Ils tenteront d’obtenir de l’aide afin d’empêcher la construction du temple. Nombreux sont les serviteurs de mon maître qui ont répondu à mon appel. Ils feront de bons gardes pour ma famille.

Certains des "auxiliaires" qui m’ont était envoyés sont encore plus répugnants que je tout ce que j’aurais pu imaginer mais je dois rester concentré sur ma tâche. Les fruits de mes efforts vaudront tous les inconvénients dont je dois m’accommoder.

J’ai infecté mon frère Erich avec l’un des dons que m’a accordé mon maître Ce sera amusant de voir progresser la maladie. Un de mes serviteurs les plus puissants a "dominé" mon père hier ; c’était un sacré spectacle… il le méritait bien ça, le salaud.

La construction du temple avance lentement mais sûrement. J’ai ensorcelé les haies du labyrinthe afin de dissimuler l’entrée. Seuls les sceaux que j’ai fabriqués donneront à présent accès au temple. Je dois en faire en plus grand nombre, mais c’est éreintant.

On me dit qu’une invasion se prépare et que le temple servira de halte pour les troupes ! La construction sera bientôt achevée. J’ai découvert un moyen permettant d’incorporer directement les sceaux de pourriture à la chair des hommes. Il semble que c’est incroyablement douloureux, mais le processus allège considérablement ma charge de travail.

Les rumeurs me viennent selon lesquelles la guerre a pris un tournant défavorable. Je dois fuir en direction de la foret avant que ces fichu mort vivant ne se mettent sur ma piste. J’ai confié la garde du temple à mes plus fidèles serviteurs, au cas où j’en aurais besoin plus tard.